Publié le : 10 juillet 20203 mins de lecture

Daniel Wilson fut à l’origine du scandale des décorations de la troisième république qui fit sauter le président de la république de l’époque, Jules Grévy, dont il était le gendre.
L’affaire se déroula en 1887. Daniel Wilson, député d’Indre-et-Loire, mis en place un trafic d’influence incluant le président de la république. L’idée consistait à vendre une décoration à des hommes d’affaires en échange d’un investissement de leur part dans une entreprise française. L’enquête précisa que des milliers de décorations ont ainsi été vendues, notamment la Légion d’honneur pour 25 à 100 000 francs de l’époque.

La classe politique de gauche, en particulier le radical Georges Clémenceau, s’empara de l’affaire et harcela le président jusqu’à en obtenir la démission. Ce dernier fut remplacé par Sadi Carnot. Que devint Wilson ? Protégé par son immunité parlementaire, il continua à siéger à l’assemblée. Condamné en 1988, il fut acquitté en appel car la poursuite mentionnait « corruption de fonctionnaire ». Or, en tant que député, il n’était pas fonctionnaire. Non seulement Wilson revint au parlement, mais il fut réélu en en 1893 et 1896 !

Que tirer comme conclusions de tels évènements ? Peut-être M. Cahuzac a-t-il ouvert ses livres d’histoire pour y puiser l’inspiration d’un retour à l’assemblée. Mais plus d’un siècle a passé et on s’en doute que le peuple français soit autant indulgent qu’il ne le fut pour M. Wilson. Ceci étant, il est possible que Jules Grévy ayant sauté, cela ait calmé les ardeurs de la vengeance populaire.

Sur le plan moral, bien que le forfait fut grand, la période était celle de la Belle Epoque, l’expansion coloniale battait son plein sous l’impulsion de Jules Ferry, pas de crise à l’horizon. Aujourd’hui, de telles pratiques pourraient inspirer notre cher ministre du redressement productif (et lui valoir une médaille !) qui envisage de vendre le peu qu’il reste des investissements de l’Etat dans les entreprises françaises.