Une fois n’est pas coutume, les places boursières mondiales dépassent leurs records historiques alors qu’aucun indicateur de l’économie réelle n’indique la moindre reprise durable de la croissance, au contraire. Les nouvelles en provenance des Etats-Unis arrivent encore à faire illusion. Une preuve s’il en fallait que les hommes n’apprennent pas de leurs erreurs lorsqu’il s’agit de maintenir une domination en train de s’écrouler.
0,1% de diminution du taux de chômage aux Etats-Unis, 40% de réduction du déficit cette année pour atteindre 4% du PIB (l’objectif européen est à 3%), un marché de l’immobilier en croissance annuelle de 9% (?!?! après la bulle de 2008), rien de bien réel dans ces chiffres indiquant une quelconque reprise, mais plutôt une énorme méprise.
Heureusement, le sauveur des Etats-Unis et du monde entier est arrivé,on a nommé: le gaz de schiste. Quoi de mieux pour gonfler une bulle ? du gaz! Une émanation inodore qui emplit la maison, peut tuer l’homme assoupi ou l’insouciant frottant une allumette. Plus sérieusement, pourquoi contrairement à ce qu’affirme Natixis, le gaz de schiste ne va rien révolutionner du tout:
- Les Etats-Unis sont à peu près les seuls à croire aux vertus miraculeuses de cette nouvelle manne énergétique. Si les autre pays sont sceptiques, à commencer par la Russie, c’est parce que la technique d’extraction est coûteuse en investissements, rendant les profits difficiles à dégager.
- Le faible prix du gaz de schiste a déjà commencé à remonter, il a plus que doublé en un an, illustrant l’écart entre le potentiel prévu et la réalité du coût de l’extraction. Les puits s’épuisent rapidement, en particulier parce qu’ils accèdent à des poches de gaz restreintes et non à de larges réservoirs. Il faut donc renouveler incessamment la création de nouveaux puits.
- Les estimations des réserves de gaz de schistes ont été surévaluées, donnant lieu à des dépréciations d’actifs : par exemple, Chesapeake Energy Corp. déprécia plus de 20% de sa capacité officielle en 2012.